Préface

 

 

Ce jour-là, Yves Bertrand avait souhaité nous voir, de toute urgence, dans un café proche du parc Monceau. En cette fin du mois de juillet 2010, rythmée par les innombrables répliques d’un séisme judiciaire nommé Woerth-Bettencourt, on s’y était rendus, un peu circonspects. L’ex-patron des Renseignements généraux, hors du circuit depuis plusieurs années déjà du fait de son statut de chiraquien assumé, avait sérieusement pâti de l’affaire de ses carnets, dans lesquels il consignait les faits les plus anodins ou les rumeurs les plus folles. Bertrand avait sa mine des mauvais jours. Il voulait nous mettre en garde. Des services de renseignements, où il a conservé de précieux contacts, lui remontaient des bruits inquiétants. À en croire ses informateurs, les journalistes en charge des affaires sensibles – particulièrement ceux du Monde et de Mediapart – étaient dans le collimateur du président de la République. « Faites vraiment attention à vous, ce n’est pas une plaisanterie, l’Élysée est très remonté », avait lâché Bertrand, avant de conclure sur cette métaphore hyperbolique : « Lorsque Sarkozy prend quelqu’un en grippe, il ne le lâche pas ; il vous “tuera”, comme moi il m’a tué. »

Dans le métier de journaliste d’enquête, il convient autant que possible d’écarter toute paranoïa et d’éviter de s’accorder trop d’importance. Mais Bertrand sait de quoi il parle. En prenant le risque de déplaire à Nicolas Sarkozy, au début des années 2000, l’ancien responsable policier, qui avait pactisé avec Dominique de Villepin dès 1995, signa son arrêt de mort professionnel. S’agissant des auteurs de ces lignes, force est de constater, avec le recul, que l’avertissement d’Yves Bertrand n’était, finalement, peut-être pas si farfelu. Des attaques parfois injurieuses proférées par le premier cercle sarkozyste contre les journalistes du site Mediapart, dont le seul tort était d’avoir lancé l’affaire Woerth-Bettencourt en révélant les enregistrements clandestins opérés par un majordome puis les déclarations fracassantes d’une comptable, aux surveillances téléphoniques manifestement illégales perpétrées contre leurs collègues du Monde, décidément trop bien renseignés sur les développements de cette même affaire, jusqu’aux soupçons d’espionnage généralisé des reporters un peu trop curieux de savoir ce que cache l’affaire de Karachi, les manœuvres d’intimidation n’ont pas manqué. Sans compter cette troublante épidémie de cambriolages ayant visé les mêmes journalistes, et dont les auteurs restent à ce jour inconnus…

« Sarkozy m’a tué. » Cette petite phrase qui, faute de conjugaison non incluse, fait écho au célèbre « Omar m’a tuer », Yves Bertrand n’est pas le seul à l’avoir spontanément prononcée au cours de cette enquête dont il nous a, bien involontairement, donné l’idée. Ils sont préfets, gendarmes, journalistes, policiers, députés, magistrats… Ce ne sont certes pas tous des vedettes dans leur domaine, certains d’entre eux traînent même derrière eux quelques casseroles, mais ils ont été victimes du même phénomène – dans les deux sens du terme. Ils forment une drôle de confrérie, celle des damnés du sarkozysme, même si quelques-uns, comme Patrick Devedjian, sont entre-temps revenus en grâce – cela s’appelle la politique. Venus d’univers différents, issus de bords politiques parfois opposés, dotés de personnalités souvent antagonistes, ils ont en commun d’avoir suscité le courroux, puis la vindicte d’un homme à la rancune légendaire. Pour avoir, la plupart du temps à leur corps défendant, contrarié son irrésistible ascension vers le pouvoir, et/ou son exercice, ils ont subi ses foudres. Été placés en quarantaine. « Blacklistés ».

Dans un système dont on peut mesurer chaque jour un peu plus le dévoiement présidentialiste, voire monarchique, déplaire au souverain, c’est s’exposer à des mesures de rétorsion d’autant plus redoutables que ces représailles émanent de l’appareil d’État tout entier. Inlassable contempteur de la présidence Chirac, dont il n’a eu de cesse de stigmatiser la supposée faiblesse, Nicolas Sarkozy n’a, en effet, jamais fait mystère de sa volonté de réaffirmer l’autorité de l’exécutif – en l’espèce celle du président de la République, le Premier ministre ayant été publiquement ravalé par lui au rang de simple « collaborateur ».

Il lui fallait, pour atteindre son objectif, mettre en place un dispositif. Ainsi, dès sa nomination au ministère de l’Intérieur, en 2002, puis, surtout, à son arrivée à l’Élysée cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy installa aux postes clés des hommes sûrs, issus de ce réseau qu’il s’était patiemment constitué depuis les années 1980 et ses débuts en politique. Sans états d’âme, ces hommes de confiance, la plupart du temps extrêmement compétents chacun dans leur domaine, ont fait allégeance à leur chef. Ils dirigent la police, la justice, les services secrets, des médias, des officines… Du coup, jamais sans doute un président de la République n’a disposé d’autant d’informations croustillantes. Les procès-verbaux les plus intéressants remontent directement vers les plus proches collaborateurs du chef de l’État, lequel sait tout des petits et grands secrets de ses amis comme de ses rivaux, ainsi qu’en témoigne la mésaventure survenue à la députée socialiste Aurélie Filippetti, narrée dans ce livre.

Mais la mission de ces hommes du président ne se résume pas à la collecte de renseignements sur des adversaires potentiels. Ils sont d’abord là pour ériger un cordon sécuritaire autour du chef de l’État afin de le préserver, notamment, des journalistes, policiers et autres magistrats un peu trop curieux. Et, bien sûr, en cas d’« agression », organiser la riposte…

L’anecdote remonte à la mi-juillet 2010. Au lendemain de la publication par Le Monde de déclarations tirées du procès-verbal du gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, mettant en difficulté Éric Woerth, Nicolas Sarkozy entre dans une colère noire. Il fait passer un message clair à deux de ses fidèles, placés par lui au sommet de la hiérarchie policière : Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale (DGPN), et Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Exigeant de connaître l’origine de la fuite, il leur lance : « Vous ne me protégez pas ! » On connaît la suite : la DCRI passe au crible les appels téléphoniques des sources supposées du journaliste du Monde – sans doute ceux du reporter, également – afin, au mépris de la loi du 4 janvier 2010 sur le secret des sources, de tenter d’identifier des informateurs. Un collaborateur de la garde des Sceaux, David Sénat, qui a eu le malheur d’être en contact téléphonique avec ce journaliste, y a laissé son poste, sa santé, sans doute sa carrière, et beaucoup d’illusions, comme il le raconte dans cet ouvrage. C’est un point commun à celles et ceux qui ont été visés par une fatwa : tous témoignent de l’extrême brutalité du traitement qui leur a été réservé. Comme s’il ne fallait pas seulement casser, mais aussi humilier, avilir. Et, accessoirement, dissuader. Faire peur aux empêcheurs de tourner en rond potentiels. Ceux qui ont eu le malheur d’être l’objet de cette vendetta parlent aussi d’acharnement. « Pour ne point rougir devant sa victime, l’homme qui a commencé par la blesser, la tue », écrivait Balzac dans Le Médecin de campagne.

La rupture, chère à Nicolas Sarkozy, c’est donc aussi cette inédite violence d’État. Quand il ne prend pas soin de l’exercer lui-même, les plus zélés de ses collaborateurs devancent ses désirs. À cet égard, le harcèlement judiciaire et policier auquel a été soumise Claire Thibout, l’ex-comptable des Bettencourt, qui avait eu l’inconscience d’évoquer un financement illicite de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, est exemplaire. Le chef de l’État s’est occupé personnellement du cas de cette femme, définitivement traumatisée d’avoir été déclarée, l’espace d’un été, « ennemie d’État ». Le fait que cette férocité ne soit pas réservée aux hauts fonctionnaires, décideurs politiques et autres personnalités relève davantage du symptôme que de l’anecdote. Car même les anonymes y ont droit, à l’instar de cet homme qui, parce qu’il avait refusé de lui serrer la main au Salon de l’agriculture, en février 2008, s’est fait insulter par Nicolas Sarkozy (le tristement célèbre « Casse-toi, pauvre con »). Aurait-on pu imaginer un seul de ses prédécesseurs, Jacques Chirac, François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing, Georges Pompidou ou Charles de Gaulle, s’abaisser à une telle sortie ?

En ce sens, les exemples regroupés dans cet ouvrage, loin d’être exhaustifs, permettent de jeter une lumière crue sur le vrai visage du sixième président de la Ve République : un homme clivant, dont on est soit l’ami, soit l’ennemi. Ce trait de caractère a-t-il sa place au sommet de l’État ? Bien plus qu’une idéologie, dont on serait bien en peine de définir les contours, le sarkozysme est d’abord, et surtout, une méthode. L’ancien conseiller général (RPR) des Hauts-de-Seine Didier Schuller n’a pas oublié l’une de ses premières rencontres en tête-à-tête avec celui qui était alors le tout jeune maire de Neuilly-sur-Seine. « Ce devait être en 1986, confie-t-il, j’étais directeur général de l’office HLM du département. Il m’a reçu dans son bureau et, là, m’a lancé presque immédiatement : “Tu sais, j’ai l’intention d’être président de la République.” J’étais assez stupéfait, évidemment. Et il a ajouté aussitôt : “Alors, tu seras avec moi ou contre moi ?” » Tout le sarkozysme, alors encore balbutiant, est contenu dans cet incroyable échange, qui fait écho à un autre, encore plus édifiant, rapporté au cœur de cet ouvrage par l’homme d’affaires Jacques Dupuydauby.

Évidemment, le sarkozysme ne saurait se résumer à ses victimes. De même, Nicolas Sarkozy n’est pas un dictateur, et la parole demeure libre en France. Bien entendu, on rétorquera que, dans sa pratique du pouvoir, Nicolas Sarkozy n’a rien inventé. Après tout, aux États-Unis, en vertu du spoils system, chaque président nouvellement élu change totalement l’administration. Sauf que, pour éviter toute dérive et garantir la sacro-sainte séparation des pouvoirs chère à Locke et Montesquieu, la Constitution américaine a institué une série impressionnante de contre-pouvoirs (le système des checks and balances) dont l’énumération risquerait de ravaler la France au rang de république bananière. On opposera encore que les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy ne firent pas beaucoup mieux. Y compris le seul représentant de la gauche à avoir accédé à la magistrature suprême sous la Ve République. Entre la « chasse aux sorcières » déclenchée dès le mois de mai 1981 et les écoutes illégales orchestrées depuis l’Élysée par une cellule qui n’avait d’antiterroriste que le nom, François Mitterrand – pour qui Nicolas Sarkozy n’a jamais caché son admiration – avait, lui aussi, entretenu cette détestable habitude française que l’actuel chef de l’État ne ferait donc que perpétuer. Sauf que jamais, sans doute, un président ne s’était arrogé autant de pouvoirs, tout en s’attaquant simultanément à toutes les formes de contre-pouvoir : volonté de supprimer les juges d’instruction indépendants, renforcement du secret-défense, mainmise sur l’audiovisuel public, pressions diverses sur la presse… En ce sens, la formule prêtée à Nicolas Sarkozy par Dominique de Villepin – « C’est sa phrase favorite », assure-t-il – opère comme un saisissant raccourci du personnage, et de sa conception du pouvoir : « Et pourquoi je me gênerais ? »

Un indice atteste cette dérive : la plupart des personnes sollicitées dans le cadre de cette enquête ont fait part de leur crainte de s’exposer à des représailles si elles venaient à s’exprimer. Bien sûr, certaines d’entre elles avaient déjà commis un livre pour raconter leur disgrâce. Elles y ont même, à l’occasion, puisé une notoriété facile. Mais s’exposer, c’est aussi se protéger. Elles avaient quitté le système, souvent, et n’avaient pas tout dit, parfois. Quelques années plus tard, alors que Sarkozy, de ministre, est devenu président, la donne a changé. Beaucoup avaient la conviction, à tort ou à raison, d’être surveillées, au minimum écoutées. Certaines ne se sont confiées que sous couvert d’anonymat. D’autres ont demandé à relire et amender leurs propos. Quelques-unes ont même refusé de nous voir. Comme le commissaire divisionnaire Jean-François Gayraud, par exemple, un ancien du contre-espionnage, suspecté par l’Élysée d’avoir trempé dans l’affaire Clearstream et d’en savoir un peu trop sur Bernard Squarcini. Il a vécu quelques années difficiles, vient tout juste de retrouver une affectation… Pas question pour lui de s’exprimer, ni même simplement de nous rencontrer. Trop dangereux. Il a même fait prévenir, par un intermédiaire, un franc-maçon très en cour, la présidence de la République de notre démarche. Pour se couvrir, au cas où. La peur, toujours… Il est vrai que la plupart de ceux qui se sont frottés à lui l’ont appris à leurs dépens : sur le plan politique, Nicolas Sarkozy est un « tueur ». La longue liste de ses victimes en témoigne. Et sa nouvelle image, celle d’un président lisse et sobre, soigneusement mise en scène par ses conseillers en communication, ne saurait le faire oublier.

Qu’importe que les réactions de crainte que nous avons observées relèvent ou non d’une inquiétude excessive, elles traduisent un climat. Les auteurs, familiers de cet univers où tous les coups semblent permis, n’ont pas cherché à identifier tous les bannis de ce sarkozysme-là. Seulement les cas les plus emblématiques. Des hommes et des femmes souvent blessés, déshonorés. Il a fallu les faire parler, les « accoucher », les comprendre, mesurer leur degré d’amertume, de tristesse aussi. Prendre en compte le caractère à la fois partiel et partial de leurs confidences. Et puis gérer leur isolement, leurs angoisses. Cela n’a pas toujours été simple.

Nombre de ces grands témoins, les maudits de la Sarkozie, ont tout de même accepté de s’exprimer à visage découvert, parfois pour la première fois (comme le magistrat David Sénat ou le sous-préfet Gérard Dubois), souvent en livrant des déclarations fracassantes (voir les accusations de la juge Isabelle Prévost-Desprez) susceptibles de provoquer des réactions. Peut-être pour en finir avec une forme d’omerta, sans doute parce qu’ils considéraient n’avoir plus rien à perdre. Qu’ils en soient remerciés. D’autres nous ont confié leurs souvenirs, leurs rancœurs, à condition que leurs propos ne soient pas reproduits, pour que nous puissions, en leur nom, narrer leur histoire.

Ce furent six mois de rencontres parfois étonnantes, d’entretiens discrets, de mises en garde inquiétantes. Évidemment, le téléphone et les mails étaient proscrits. Une plongée en eaux très profondes dont les auteurs ne sont pas revenus totalement indemnes. On n’explore pas la face cachée de neuf ans (2002-2011) de sarkozysme impunément. Il ne s’agit pas d’un livre d’histoire – ou alors au pluriel… –, ni même, stricto sensu, d’une contre-enquête, pas plus que d’un improbable « dictionnaire des victimes du sarkozysme ».

Cet ouvrage se veut plutôt le recueil d’une série de témoignages – incluant de multiples révélations – avec, il faut le répéter, leur part de subjectivité, susceptibles d’éclairer le côté obscur d’une hyperprésidence décidément bien française.

Sarko M'a Tuer
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